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Salon littéraire

Riv’age spécial Salon du livre de Saint-Chef les 10, 11 et 12 juin 2022 (partie 2)

Y a-t-il une tonalité particulière pour cette édition ? On m’a parlé de reporters…de médecin sans frontières… C’est influencé par la guerre ? Par l’actualité ? Est-ce que ce sont des bruits de couloir ?

Et ce ne sont pas des bruits de couloir, bien au contraire.

Le grand Reporter tout comme le médecin humanitaire se déplacent aussi bien sur des terrains de guerre que dans des zones du monde traversées par des bouleversements politiques, économiques ou écologique. Martine Laroche-Joubert et Jean-Christophe Rufin ont parcouru les mêmes zones de combat en autres en Bosnie. Peut-être ce sont-ils rencontrés sur ces théâtres de guerre. Ils ont tous les deux pour mission de témoigner, de comprendre et réfléchir, tous les deux tentent de répondre à cette question :

« À l’heure où la violence s’invite jusqu’au cœur de l’Europe, y a-t-il encore une place pour la neutralité bienveillante de l’action humanitaire? Face à la souffrance, n’est-il pas temps, désormais, de prendre les armes ? Check-Point de Jean-Christophe Rufin

En effet, l’actualité récente, nous prouve que malheureusement rien n’à changer.

Comme le dit, Eric Emeraux,Ex-patron de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité invité lui-aussi sur le salon :

« Je ne connais pas de guerre sans crimes de guerre. Il y a des gens qui ont des intérêts financiers, il y a des milices qui se mettent en place, des structures paramilitaires qui apparaissent, comme on l’a vu en Bosnie ou ailleurs. C’est toujours la même logique. »

Cette thématique sera bien sûr développé lors de la discussion à bâtons rompus entre Martine Laroche-Joubert, Jean-Christophe Rufin et David Vallat.

Martine Laroche-Joubert

Parlez-nous des deux parrains de l’événement : Martine Laroche-Joubert, et Jean-Christophe Rufin ? Pourquoi en avoir choisi deux ? Était-ce important de choisir un homme et une femme ?

Nous avons tout d’abord invité deux personnalités engagées, en effet, Martine Laroche-Joubert (reporter, France 2), depuis ses premiers reportages auprès des Pygmées de Centrafrique jusqu’aux deux guerres du Golfe et aux Printemps arabes, de l’éclatement de l’URSS au siège de Sarajevo, de l’apartheid en Afrique du Sud à l’élection de Nelson Mandela, arpente la planète avec une soif insatiable de témoigner. Elle livre dans son livre, « une femme au front », ce que ses reportages ne montrent pas: un regard, une sensibilité, une subjectivité. Ce n’est plus la journaliste qui parle mais la femme de terrain. Martine Laroche-Joubert revient sur ces missions qui l’ont forgée, mais aussi sur ses erreurs et ses regrets de reporter.

Jean-Christophe Rufin

Quant à Jean-Christophe Rufin, il est l’un des pionniers du mouvement humanitaire Médecins sans frontières. En 1999, il est en poste au Kosovo comme administrateur de l’association Première Urgence, et dirige à l’École de guerre un séminaire intitulé « ONU et maintien de la paix ». Président d’Action contre la faim (ACF) à partir de 2002, il quitte ses fonctions en juin2006 pour se consacrer davantage à l’écriture.

Cette expérience du terrain l’a conduit à examiner le rôle des ONG dans les situations de conflit, notamment dans son premier essai, Le Piège humanitaire (1986), un essai sur les enjeux politiques de l’action humanitaire et les paradoxes des mouvements « sans frontières » qui, en aidant les populations, font le jeu des dictateurs, et dans son troisième roman, Les Causes perdues (1999).

Marie-Louise Ducarroz, par rapport aux auteurs invités, qu’est-ce qui a déterminé votre choix de les faire venir à Saint-Chef ?

Nous mettons un point d’honneur à inviter de jeunes auteurs francophones pour les mettre en valeur et d’ailleurs, nous avons découvert quelques pépites les années précédentes, Olivier Norek, Nicolas Beuglé entre autres …

Avez-vous lu les auteurs qui seront présents (il y en a une trentaine) ?

Avec l’équipe, nous avons bien sûr tout lu…

Y a-t-il eu un comité de lecture ?

Oui, bien sûr, nous sommes cinq sans compter les lecteurs des Médiathèques des Balcons du Dauphiné qui sont nombreux à avoir participer et voter pour la sélection….

Des prix doivent être remis : quelle en est la sélection ?

Le loup des Ardents de Noémie Adenis

Pour Cibles de Georges Le Querrec

La Petite ritournelle de l’horreur de Cécile Cabanac

Des profondeurs je crie vers toi de Sébastien Jullian (reçu sur Riv’age)

#Je suis Lilly De Vincent Villa

Pour inciter le public à se déplacer en Isère (Saint-Chef se situe non loin de Bourgoin), quel message tenez-vous à faire passer ?

Venez à la rencontre de 34 auteurs dans l’écrin de Saint-Chef qui vient d’être élu « Plus beau village de l’Isère » par les auteurs du Dauphiné, berceau de Frédéric DARD, dit San Antonio, qui y a passé une partie de son enfance et où il a choisi de reposer pour l’éternité.

Nous vous souhaitons un franc succès, et nous encourageons les auditeurs de la vallée du Gier, de Saint-Etienne, de Lyon, et de Vienne, qui nous suivent (ainsi que tous les autres) à faire de cette édition 2022 une grande réussite !

Par Cendrine Bertani.